Je rêve, je crois, d'une présence qui serait presque palpable. Comme si tu venais de te lever, que les draps étaient encore chaud de ta présence. Je me retourne alors de ton côté, et je frissonne. 

J'avais juré d'arrêter, et pourtant au fond de ma tête, caché dans mes méandres, ma brume, tu es là. Je ne connais ni ton nom, ni ton visage, j'ai à peine l'esquisse d'un sourire au bord de ma vision, qui s'enfuit chaque fois que j'y pense. Qu'essaie-tu de me dire, quand tu me regardes dormir, que je n'entends pas ?
Je pense que tu veilles sur moi et alors seulement je peux dormir. Pourtant, quand je me réveille, tu es déjà partie. Déjà loin. 

Je t'entends chanter, quand il est tard et que le sommeil me fuit.
Tu m'appelles en laissant ta voix faire écho en moi, comme une vibration assourdie dans ma poitrine, ta main qui m'effleure. 
J'ai ton air dans l'esprit chaque seconde, chaque minute, éveillé ou endormi, où que j'aille.

Je suis Orphée, et tu chantes pour moi, à m'en faire tourner la tête.

Je suis Orphée, et je ne te connais pas.