Jeudi 11 janvier 2007 à 21:27




Suis dans mon bus. Je dois avoir un tête interessante, vu que j'ai tendance à attirer les regards. Ptet un brin morose.

Je lève la tête et vois mon horoscope ( appelons ca comme ca, hein... )
Celui d'hier était :

Profitez de l'instant présent.

J'ai alors failli éclater de rire en ce bus, quand une pensée se forma dans mon esprit :

Oh oui, je vais profiter de cet instant où je ressens un profond dégoût de moi-même et une certaine irritation envers le monde qui m'entoure.
Oh oui, je vais profiter de cet instant où mon être semble tomber en morceaux, comme mon masque se fendille.
Oh oui, je vais profiter de cet instant où je me rend compte que je suis terriblement seul.
Oh oui, je vais profiter de cet instant haï et adoré, je vais le vivre à fond, que ce soit dans la douleur, dans le bonheur, dans la mort comme dans la vie.

Oui, je suis amer, je suis peut-être dans le tort mais je me fie à mon horoscope d'aujourd'hui :


Vous trouverez les Réponses en vous-même.

Je les ai trouvés, mais s'il me manque des questions, je ne suis pas sûr que ce soit des réponses très rassurantes envers mon destin.
Je ne suis pas sûr qu'il y ait une quelconque justice en ce monde, et comme le disait Zarathoustra :

"
Va dans ta solitude avec ton amour et ta création, mon frère, et ce n'est que tard que la justice te suivra en clopinant. "





Samedi 6 janvier 2007 à 14:17

N'est-ce pas amusant de ressentir de porter toute la douleur de son monde ?
N'est-ce pas terrible de savoir que l'on sera seul toute sa vie, et qu'on est le seul à le savoir ?
N'est-ce pas ironique de savoir que cette logique immuable et impitoyable se rappellera toujours à vous ?
N'est-ce pas horrible d'être sûr d'être condamné à être enfermé dans ce cube en verre ?


J'ai l'impression d'avoir toujours été seul, de l'être encore, et de l'être à jamais.
J'ai été mon propre père. Obligé de grandir, de comprendre, d'apprendre par moi même, en moi même, avec pour seul soutien la voix éternelle de ces héros, de ces ancêtres, peuplant les livres antiques et mystérieux.
C'est un terrible et grave sentiment que de croire que c'est là notre destin d'être seul et torturé, afin que, pour que les autres vivent heureux, ensembles et quelque peu insouciant de notre sort et douleur.
C'est horrible de se dire que, même si l'on hurle et si l'on crie, personne ne nous entendra jamais, personne ne se retournera vers nous, personne ne nous rassurera. N'être qu'un fantôme, que personne ne verra, n'être qu'un passage dans la vie des gens, une simple mélodie qui s'effacera avec le temps, comme je me fondrais pour eux dans la foule. Disparaître de la mémoire des gens.


Déjà j'ai peur que le processus ne soit enclenché. Déjà j'ai peur que ma fin ne soit irréversiblement précipitée, cette année encore. Déjà j'ai peur d'être peu à peu oublié, de voir les autres s'en aller sans se retourner un instant. Déjà j'ai peur de n'être pour eux plus qu'une ombre de moi même, condamnée à errer jusqu'à la fin de toute chose dans mon propre monde vide et désolé.


N'est-ce pas superbe de vivre dans un tel monde, où cette pensée pourrait à tout moment devenir réalité ?

J'ai peur, et ca me fait mal. J'ai mal, et ca me fait peur.

Mais je ne le montrerais pas. J'ai eu du mal à le dire ici, aussi. Je n'en parlerais pas. Rien ne transparaîtra devant vous. Quand je serais seul voire écarté, peut-être une ombre de cette douleur sortira de moi, mais rien de plus. Le masque que je suis depuis longtemps reprendra le dessus, ma coquille, ma cage en verre.

Vendredi 5 janvier 2007 à 17:57

Elle voit des Lapins Géants partout. A cause de moi en plus.
C'est-y pas génial ?

J'ai été obligé de sourire.

J'ai été obligé de plus déprimer, en plus.

Le cours d'Art Plastique n'est plus le même.

J'ai eu l'idée d'une nouvelle dont je ne peux m'arrêter de penser.

Je crois qu'aussi, je vais devoir endurer milles tourments au lycée...

A cause d'elle.


Vendredi 5 janvier 2007 à 16:03

- Mes enfants, écoutez-moi..., dit le vieux en se penchant, tandis que les enfants reculaient, car il sentait vraiment mauvais, huuu... j'en étais où déjà?
- Mais papy, t'as pas encore commencé...
- Silence petit insolent ! Et tu me regarde pas sur ce ton là !  Bien... hum, bon.
Alors, connaissez-vous l'histoire de l'Ordej ?

"fuuuuiioui : bruit du vent qui souffle quand les gens se taisent, je le fais bien, hein ?"

- Je m'en doutais. En effet, l'Ordej était et reste une organisation secrète dont j'ai fait partie par le passé.
- Tu étais agent secret, papy ? Ouuuuaaahh...
- On dit Agent Secret, abruti. Tu as oublié les majuscules. Enfin bref, oui, je l'étais. J'étais un Ordejien, comme on disait de mon temps...
- c'était y'a combien de temps papy ?
- Ah, cétait il y a très longtemps...vraiment beaucoup, rien n'était pareil... il y a environ cinq ans.
- Que signifie l'Ordej, le vie...papy ?
- Organisation de recherche et de Destruction de... de quoi déjà ? Hum... je ne me souviens plus, j'ai plus 80 ans, voyez-vous...
- plus depuis hier, papy.
- Tu va te taire, oui ?, cria le vieux en fracassant sa canne sur la tête du gosse, qui s'effondra dans une gerbe de sang. Et arrête de chialer, tu n'as presque rien.
- Alors, tu t'en souviens papy ?   dit un autre gosse en s'appuyant sur le désormais cadavre du premier.
-
Oui, ca m'est revenu. L'Organisation de Recherche et de Destruction de...
Mon dieu... ca faisait si peur... horrible, je ne sais pas si je pourrais vous le dire.  Qu'en pensez-vous ?
- Dis-le nous !
- D'accord, d'accord, répliqua le vieux de son haleine fétide, je faisais partie de l'Organisation de Recherche et de Destruction de l'...
- Endive au Jambon !, cria une voix.
- Aaaaah ! Ils sont là ! Bon dieu, je ... je ... errrruuuugggh... ! Argh !

Brom brom, criack, crouck.... bon c'était le bruit du vieux qui tombait au sol, brisant son dentier en mille trois morceaux. Je préfère le vent.

- Maman.... les endives au jambon ont à nouveau frappé. Je te vengerais papy, je te le promet ! Je vais réinstauré l'Ordej !
- Ta gueule, et viens t'asseoir.


Cet enfant courageux se nommait Béjus, et jura, mais un peu tard, de sauver le monde de l'invasion des terribles endives au jambon. Il connut un destin grandiose, marchant sur les aveugles, sauvant les démons et crachant dans l'eau. Il mourrut en héros, étouffé par l'attaque en traitre d'un sandwich aux sardines et aux fraises, alliés de l'endive Tasan.

Il ne tient qu'à vous de rejoindre l'Eklisse, la religion instaurée par Béjus. On vous attend.




Jeudi 4 janvier 2007 à 12:25




L'homme marchait lentement, sur la route devenue boueuse par la pluie torrentielle qui tombait alors. Mais il ne s'en souciait pas. Une lueur brillait au fond des pupilles de l'homme.
Il était encapuchonné, enveloppé dans une cape pleine de poussière, de boue, et d'autres tâches non identifiables. On ne distinguait de son visage que ces yeux, ces tâches lumineuses, ces deux points de lumière glauque, à faire frissonner les plus courageux.

L'orage grondait, les éclairs déchiraient le ciel. L'homme ne s'en souciait pas plus que de la boue ou de la pluie. Il repensait au passé. Un rictus se forma sur son visage, que l'on vit quand un éclair éclairat la route. Un visage très étrange. De ses yeux s'échappait des larmes, et sa bouche formait un sourire cruel. Son visage était décharné... comme mort.

Laissant traîner sa longue épée sur le sol, il continuait de marcher, et tout à coup, revit son visage. Elle était si jolie. Et elle était là rien que pour lui. Et lui aussi, il était là que pour elle. Il était beau, elle était belle. Ils étaient heureux, jeunes... et si vivants.

Il pleurait, et ses larmes se mélèrent à la pluie. Il riait, et son rire monta dans la nuit, un rire dément, un rire de celui qui a tout perdu... Il l'avait perdue...

Il ne souvenait plus comment, pourquoi. Mais lui... un jour, il partit. Et quand il revint, il n'était plus. Elle pleurait, elle aussi, il l'a vu par la fenêtre. Il se demanda pourquoi. Elle était habillé en noir.
En Deuil. Mais pourtant il était là. C'est alors qu'il vit son reflet dans la vitre. Un visage mort, des yeux inhumain, une peau déchirée, putride... Il n'était plus, et n'éprouvait aucune tristesse. Elle était vivante, et était triste. Son cerveau fou ne comprit pas le pourquoi de la chose... il était là, alors pourquoi pleurait-elle ? Il choisit d'aller lui dire de ne plus pleurer.

Il a tué. Il l'a tuée... Avec son épée. Quand il fermait les yeux, il revoyait son visage si terrifié, quand il est entré. Quand il a parlé, elle a poussé un cri, mais il a vu dans ses yeux qu'elle l'avait reconnue. Il a tué celle qu'il aime. Qui l'aime. Il l'avait tuée pour qu'elle le rejoigne. Mais elle n'était pas revenue. Elle était partie dans le Néant.

Alors il était parti, hantant ce monde à jamais. Elle n'est plus, elle ne souffrira plus.
Lui vivra sa mort, et souffrira à sa place.
Il souffrira à jamais pour eux deux.


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