Un grand bruit me réveilla. Un Son énorme, qui roula tel le tonerre. Peut-être en est-ce. Mais un orage qui détruirait tout sur son passage, maisons, rues, arbres, montagnes, personnes. Il laisse le Chaos derrière lui.
Je me levais, aussi terrifié que curieux. Le vacarme que j'entend dehors résonne comme en écho du cauchemar que je faisais. Je regarde par ma fenêtre. Les gens courent dans la rue. Un grand feu sort de l'immeuble, en face. Le goudron semble en fusion, la route s'ouvre sur un faille sans fond, d'où jaillit pourtant les flammes qui sautent de l'ouverture pour voler dans l'air. J'en vois une qui s'approche. Elle fait plusieurs mètres d'envergure.
Elle se rapproche de ma maison. Je recule de quelques pas.
En un instant, le monde vacille. Je suis projeté en l'air. Mon corps disloqué plane dans l'air... avant de s'écraser mollement au sol. Tout s'écroule autour de moi. Je crache du sang. Je me recroqueville sur moi-même.
La douleur est irréelle. Je n'entend plus un son. Le Temps s'est arrêté. Je lève les yeux. Le Ciel se déchire, les éclairs frappent, frappent, frappent, encore et encore, emportant, détruisant, anihilant tout ce qui existe en ce monde.
Je me lève, toujours sourd. Milles lucioles rouges, blanches, noires flottent devant mes yeux. Je ne ressens plus de terreur, je ne ressens plus rien qu'un vague désinteressement. Ce qui devait arriver arrive. Et c'est tout.
Je marche. Lentement. Le Temps est toujours en arrêt.
J'entend. Un Cri. Juste ca. Je tourne la tête. Les Sons reviennent d'un coup. Je tombe sur les genoux. Le cri venait d'un petit garçon. Il est debout, insensible au déchainement de fureur autour de lui. On dirait qu'il est mort. Il me fait signe.
Je me relève tant bien que mal et m'approche de lui. Il me regarde, levant de plus en plus les yeux à fur et à mesure que j'arrive. Il me tend la main. Je la prend. Il m'entraine dans les décombres.
Nous marchons ainsi des heures durant. Il y a peu, la tempête s'est arrêté. Tout n'est plus que vide, destruction, folie. Aucune âme qui vive. A part la mienne... quoique.
Le garçon me lâche la main. Nous sommes arrivés. Il est face à ... Rien.
Il n'y a rien. Je me place à ses côtés. Alors, tout disparait autour de nous.
Nous avons atteint la limite. Les décombres, les rues, tout ca s'engouffre dans un souffle dans les failles qui se referment, ne laissant qu'un noir d'encre, qui semble bouger en lui même. Le Ciel est tombé dans un grand bruit de verre. La réalité n'est plus. Tout n'est plus Rien.
Nous sommes sur une plateforme blanchâtre, au dessus du noir vide.
Le garçon me regarde. Tout à coup, je comprend. C'est moi. Il sourit faiblement. Lui a vu que j'ai compris.
Un voix sépulcrale sort de sa bouche. Loin d'une voix d'enfant. Loin de ma voix.
' Souviens-toi.
Tout est Rien.
Rien est Tout.
Tu es Rien et Tout.'
Tout est Rien.
Rien est Tout.
Tu es Rien et Tout.'
Je tombe. Cette fois, tout a vraiment disparu. Je suis le petit garçon. Je laisse en haut la vague forme que j'étais avant. Je tombe. Je ris. Je ris de CA. Tout en tombant. Mon rire créé une lumière. Intense. Incolore.
Tout disparait.
Tout CA ne fait que commencer.