Samedi 3 février 2007 à 18:22

La portière de la voiture crasseuse venait de s'ouvrir. L'homme descendit de la voiture avec moults précautions. Le sol boueux semblait remuer sous ses pieds, comme cherchant à le happer. La pluie tombait lourdement, comme une chape de plomb s'abattant sur le monde, un monde vide, caché par la grisaille, par l'eau ruisselante, et l'abandon humain.
Le village dans lequel l'homme était finalement arrivé ne semblait guère l'accueillir à bras ouverts. Sitôt descendu du véhicule, le chauffeur s'empressa de fermer la porte du passager, de réintégrer sa place et de partir en trombe, aspergeant l'homme de boue. Celui-ci courut comme il put vers l'hotêl qu'on lui avait indiqué, soulevant sacoches et bagages au dessus de sa tête, autant pour se protéger de la pluie que pour protéger le contenu de la boue.

Il entra dans l'hotêl. Celui-ci n'était guère plus qu'une vieille bicoque délabrée, tout comme le reste de la ville. Un toit en pente dont l'avancement au dessus de l'entrée semblait sur le point de s'écraser, des marches en bois pourri ( et gonflé désormais par la pluie ), des murs prenant l'eau comme une éponge, un jardin broussailleux, montrant définitivement que personne ne s'occupait plus de l'apparence de l'hotêl.
L'intérieur n'était pas mieux, voire pire que l'extérieur. Quand l'homme entra, une odeur horrible de moisi et de pourri s'empressa de s'engouffrer dans ses narines, l'obligeant à prendre un mouchoir pour s'en couvrir le nez. Il laisse ses valises près de l'entrée, et s'avanca vers ce qui restait de la réception. Il appuya fortement sur la sonnette, qui ne renvoya aucun son. Il hésita un quart de seconde, puis soulevant le mouchoir de son visage, appela le réceptionniste.
" Me v'là' désolé, mais avec cet'tempête, il n'y a peu d'monde dans mon hotêl... Vous avez fait bon voyage, monsieur ?"
Il a alors semblé à l'homme que s'il n'y avait personne dans cet hotêl, ce n'était pas vraiment le fait de la pluie. En plus le type avait un accent à couper au couteau.
" Rien de traumatisant, à part ce temps. Je suis Daniel Andworld, je vous ais appelé il y a peu pour...
- Oui, j'vois. Vous avez réservé. Vous comptez rester longtemps dans not'humble village ?, repartit le réceptionniste.
- Assez pour ce que j'ai à y faire. Je voulais surtout me séparer du monde urbain, me changer les idées en somme... loin du stress de la ville.
- Ah ça, z'allez vous vous dépayser facilement, mais pour'l'stress, je ne vous promet rien... maudite pluie. J'vous montre votre chambre ?
- S'il-vous-plait, oui. "

Le réceptionniste entraîna Andworld, qui dut lui-même s'emparer vivement de ses valises pour le suivre. Il montèrent un poussérieux escalier, tandis que le maître d'hotêl-réceptionniste pestait contre l'humidité ambiante. Il ne souhaitait visiblement pas parler du délabrement général de son établissement. Ni du fait qu'il soit vide. Il stoppa devant une porte, qu'il ouvrit doucement, jetta un oeil à l'intérieur, et, rassuré, entra en incitant Andworld à faire de même.

" Voilà vot'chambre. Lit, bureau, armoire, et tout le matériel habituel. Une de nos plus belles chambres, j'vous assure. Je dois vous quitter, des affaires urgentes m'appellent... Si vous souhaitez manger... J'vous fait le repas d'ce soir, mais après, vous devrez aller à l'unique restaurant du village."

L'homme parti, Daniel Andworld posa ses valises, ferma la porte, et laissa échapper un grand soupir. Heureusement qu'il n'était pas là pour le plaisir, sinon il se poserait des questions sur sa santé mentale. Qui irait se perdre dans un endroit pareil ? L'affaire qu'il suivait était d'une importance extrême, et ce village était l'aboutissement de longues recherches...
Enfin, il prit une sacoche dans sa valise, s'assit sur le lit - en soulevant un nuage de poussière étonnant - et en sortit un livre à couverture noire. Une simple copie de l'original, qui  pourtant ne le laissait pas d'y être à la fois attiré et dégoùté. Il l'ouvrit spontanément à une page, et s'absorba dans un obscur texte. Celui-ci décrivait un sorte de schéma, de dessin, annoté de petits textes manuscrits à l'encre noire. Andworld ne vit pas le temps défiler. Il posa son livre, s'allongea lentement sans se préoccuper de rien, et laissa ses pensées défiler. Il s'endormit.



 [ En cours d'écriture. Je promet du Mythe Tentaculaire, pour ne pas le nommer par son nom ( Cth****)  pour ceux qui connaissent. ]



Par bubus666 le Samedi 3 février 2007 à 21:16
Innsmouth, ça me disait bien quelque chose
Cthulu, on nage en plein lovecraft, ça fait du bien de tomber sur ce genre de choses, après tant de temps sans en avoir lu
Par Unsoundable le Samedi 3 février 2007 à 21:28
Et bien, oui, c'est bien du Lovecraft. J'attend justement une version du Nécronomicon, et... quelques unes des oeuvres du maître de Providence. Innsmouth blues fait aussi référence à une chanson ( psychédélique et flippante) d'un album dédié au mythe de Cthulhu.
Merci du passage !
Par con-tradictoire le Mercredi 7 février 2007 à 19:23
Je savais pas où mettre mon cOm' [étant donné que j'en mets pas ds la tagtruc] :
mais j'<3' t0n titre très vrai :)
> t'ch0w
 

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