Lundi 18 décembre 2006 à 22:04
Un grand bruit me réveilla. Un Son énorme, qui roula tel le tonerre. Peut-être en est-ce. Mais un orage qui détruirait tout sur son passage, maisons, rues, arbres, montagnes, personnes. Il laisse le Chaos derrière lui.
Je me levais, aussi terrifié que curieux. Le vacarme que j'entend dehors résonne comme en écho du cauchemar que je faisais. Je regarde par ma fenêtre. Les gens courent dans la rue. Un grand feu sort de l'immeuble, en face. Le goudron semble en fusion, la route s'ouvre sur un faille sans fond, d'où jaillit pourtant les flammes qui sautent de l'ouverture pour voler dans l'air. J'en vois une qui s'approche. Elle fait plusieurs mètres d'envergure.
Elle se rapproche de ma maison. Je recule de quelques pas.
En un instant, le monde vacille. Je suis projeté en l'air. Mon corps disloqué plane dans l'air... avant de s'écraser mollement au sol. Tout s'écroule autour de moi. Je crache du sang. Je me recroqueville sur moi-même.
La douleur est irréelle. Je n'entend plus un son. Le Temps s'est arrêté. Je lève les yeux. Le Ciel se déchire, les éclairs frappent, frappent, frappent, encore et encore, emportant, détruisant, anihilant tout ce qui existe en ce monde.
Je me lève, toujours sourd. Milles lucioles rouges, blanches, noires flottent devant mes yeux. Je ne ressens plus de terreur, je ne ressens plus rien qu'un vague désinteressement. Ce qui devait arriver arrive. Et c'est tout.
Je marche. Lentement. Le Temps est toujours en arrêt.
J'entend. Un Cri. Juste ca. Je tourne la tête. Les Sons reviennent d'un coup. Je tombe sur les genoux. Le cri venait d'un petit garçon. Il est debout, insensible au déchainement de fureur autour de lui. On dirait qu'il est mort. Il me fait signe.
Je me relève tant bien que mal et m'approche de lui. Il me regarde, levant de plus en plus les yeux à fur et à mesure que j'arrive. Il me tend la main. Je la prend. Il m'entraine dans les décombres.
Nous marchons ainsi des heures durant. Il y a peu, la tempête s'est arrêté. Tout n'est plus que vide, destruction, folie. Aucune âme qui vive. A part la mienne... quoique.
Le garçon me lâche la main. Nous sommes arrivés. Il est face à ... Rien.
Il n'y a rien. Je me place à ses côtés. Alors, tout disparait autour de nous.
Nous avons atteint la limite. Les décombres, les rues, tout ca s'engouffre dans un souffle dans les failles qui se referment, ne laissant qu'un noir d'encre, qui semble bouger en lui même. Le Ciel est tombé dans un grand bruit de verre. La réalité n'est plus. Tout n'est plus Rien.
Nous sommes sur une plateforme blanchâtre, au dessus du noir vide.
Le garçon me regarde. Tout à coup, je comprend. C'est moi. Il sourit faiblement. Lui a vu que j'ai compris.
Un voix sépulcrale sort de sa bouche. Loin d'une voix d'enfant. Loin de ma voix.
' Souviens-toi.
Tout est Rien.
Rien est Tout.
Tu es Rien et Tout.'
Je tombe. Cette fois, tout a vraiment disparu. Je suis le petit garçon. Je laisse en haut la vague forme que j'étais avant. Je tombe. Je ris. Je ris de CA. Tout en tombant. Mon rire créé une lumière. Intense. Incolore.
Tout disparait.
Tout CA ne fait que commencer.
Dimanche 17 décembre 2006 à 23:26
( Ce qui suit est un texte que j'ai écrit dans le contexte du Mmo connu, World of Warcraft. J'en ai d'autres en réserve, mais vu que j'ai arrêté de jouer... Va me falloir trouver un autre terrain d'inspiration )
COURS, COURS
Il
courait. Vite. Longtemps. C'était un voleur, un assassin, officiellement, mais lui n'avait
jamais fait ça. Il avait toujours espionné. C'était un espion. Un éclaireur.
Qui avait de informations. Cruciales. Vitales et mortelles
à la fois.
Il courait sur la route.
"Cours, Cours ! " se disait-il.
La survie du camp dépendait de lui.
Il avait espionné les réprouvés, ces fichus morts-vivants et en écoutant, il avait
décelé des informations. Il avait vu des fioles. Et de la fumée. Il les avait entendu rire.
"Cours, Cours ! "
Après avoir su que le camp était en danger, il se mit à
courir. Vite, très vite.
Il lui semblait avoir la mort sur ses talons. Ce qui est le cas.
"Cours, Cours ! "
Il pensait avoir été repéré mais alors pourquoi personne n'était
à sa poursuite ? Il jeta un regard derrière lui. Personne. Peut-être camouflé?
"Cours, Cours ! "
Enfin. Le camp. Il activa ses dernières réserves d'énergie
pour aller encore plus vite. Le camp. Les tentes. Il semblait voler. Allait-il assez vite ?
"Cours, Cours ! "
Le poste de garde était vide. La soupe? Non, ce n'est pas l'heure.
"Alerte! Une
attaque!" cria-t-il. Personne. Pas un son vivant.
Peut-être une réunion, au fond du camp. Comme à
l'habitude.
"Cours, Cours ! " se dit-il encore.
Il avait un drôle de goût en bouche et sentait une odeur
âcre. Le camp sentait mauvais. Le vent soulevait une poussière grise, qui lui piquait les yeux et s'attachait à ses vêtements.
"Cours, Cours ! "
Le centre, personne. Une fumée. Le Feu éteint.. Des fioles brisées.
Les mêmes fioles que dans... La... Oh non.
"Cours, Cours ! "
Mon Dieu. Il avait compris. La.... La ....Il n'arrivait
plus penser normalement mais il courait, et il se fixait sur cette pensée : courir.
"Cours, Cours ! "
Il pensait toujours à ça. Courir. C'était son unique moyen
de survie. Depuis tout petit, il courrait. Pour ca qu'il avait choisie cette voie.
Son père lui avait dit "si tu
arrête de courir, tu es mort, mon garçon, alors.. cours, cours !"
"Cours, Cours ! "
Les paroles de son père le motivait depuis toujours. Il se
rendit compte qu'il couru moins vite. Il n'était qu'au barrage du campement. Il
se sentait plus faible. Plus vieux. Sa jeunesse s'envolait et il le sentait.
"Cours, Cours ! "
La Peste! La Peste ! Le poison des morts-vivants... C'était bien , ça, mais là c'était pour tuer
définitivement, et non pas pour recruter . Il allait donc mourir? Non. Mourir ?
Pas s'il court assez vite. Malgré tout, son corps vieillissait.
Ses vêtements semblèrent flotter sur lui. Une intense sensation de démangaison. Il jette un oeil à ses mains. Sa peau douce se racornissait et ne formait plus qu'une mince paroi entre l'air et
ses os, qui d'ailleurs, commençaient à s'effriter. Ca faisait mal. Mais la Peur
faisait encore plus mal. Savoir que c'était fini. Il ne voulait pas.
"Cours, Cours ! " pensait-il toujours.
Il ralentissait. Il voulait courir, encore, pour fuir, s'en aller, mais il ne pouvait plus. C'était trop dur... Il se forca à avancer encore un peu. Mais il se traînait comme un
vieillard, qu'il était d'ailleurs devenu. Un Vieillard sans âge, sans presque plus de volonté propre.
Et là, il cessa d'avancer. Il s'écroula sans bruit. La Peste avait fait son travail. Il n'était plus qu'un tas de
poussière. Qui s'en fut avec le vent.
Sa dernière pensée fut... " Cours... Cours ! "