Mercredi 30 septembre 2009 à 12:13




" Même si c'est vrai, et quoi ?
Je ne peux pas te rendre ce que je ne ressens pas.
Je peux te traiter de cœur de pierre, mais je sais que je suis quelqu'un de plus dur que toi.
Ici et maintenant, dans ce monde,
il n'y a rien d'autre que moi. "





Samedi 3 février 2007 à 18:22

La portière de la voiture crasseuse venait de s'ouvrir. L'homme descendit de la voiture avec moults précautions. Le sol boueux semblait remuer sous ses pieds, comme cherchant à le happer. La pluie tombait lourdement, comme une chape de plomb s'abattant sur le monde, un monde vide, caché par la grisaille, par l'eau ruisselante, et l'abandon humain.
Le village dans lequel l'homme était finalement arrivé ne semblait guère l'accueillir à bras ouverts. Sitôt descendu du véhicule, le chauffeur s'empressa de fermer la porte du passager, de réintégrer sa place et de partir en trombe, aspergeant l'homme de boue. Celui-ci courut comme il put vers l'hotêl qu'on lui avait indiqué, soulevant sacoches et bagages au dessus de sa tête, autant pour se protéger de la pluie que pour protéger le contenu de la boue.

Il entra dans l'hotêl. Celui-ci n'était guère plus qu'une vieille bicoque délabrée, tout comme le reste de la ville. Un toit en pente dont l'avancement au dessus de l'entrée semblait sur le point de s'écraser, des marches en bois pourri ( et gonflé désormais par la pluie ), des murs prenant l'eau comme une éponge, un jardin broussailleux, montrant définitivement que personne ne s'occupait plus de l'apparence de l'hotêl.
L'intérieur n'était pas mieux, voire pire que l'extérieur. Quand l'homme entra, une odeur horrible de moisi et de pourri s'empressa de s'engouffrer dans ses narines, l'obligeant à prendre un mouchoir pour s'en couvrir le nez. Il laisse ses valises près de l'entrée, et s'avanca vers ce qui restait de la réception. Il appuya fortement sur la sonnette, qui ne renvoya aucun son. Il hésita un quart de seconde, puis soulevant le mouchoir de son visage, appela le réceptionniste.
" Me v'là' désolé, mais avec cet'tempête, il n'y a peu d'monde dans mon hotêl... Vous avez fait bon voyage, monsieur ?"
Il a alors semblé à l'homme que s'il n'y avait personne dans cet hotêl, ce n'était pas vraiment le fait de la pluie. En plus le type avait un accent à couper au couteau.
" Rien de traumatisant, à part ce temps. Je suis Daniel Andworld, je vous ais appelé il y a peu pour...
- Oui, j'vois. Vous avez réservé. Vous comptez rester longtemps dans not'humble village ?, repartit le réceptionniste.
- Assez pour ce que j'ai à y faire. Je voulais surtout me séparer du monde urbain, me changer les idées en somme... loin du stress de la ville.
- Ah ça, z'allez vous vous dépayser facilement, mais pour'l'stress, je ne vous promet rien... maudite pluie. J'vous montre votre chambre ?
- S'il-vous-plait, oui. "

Le réceptionniste entraîna Andworld, qui dut lui-même s'emparer vivement de ses valises pour le suivre. Il montèrent un poussérieux escalier, tandis que le maître d'hotêl-réceptionniste pestait contre l'humidité ambiante. Il ne souhaitait visiblement pas parler du délabrement général de son établissement. Ni du fait qu'il soit vide. Il stoppa devant une porte, qu'il ouvrit doucement, jetta un oeil à l'intérieur, et, rassuré, entra en incitant Andworld à faire de même.

" Voilà vot'chambre. Lit, bureau, armoire, et tout le matériel habituel. Une de nos plus belles chambres, j'vous assure. Je dois vous quitter, des affaires urgentes m'appellent... Si vous souhaitez manger... J'vous fait le repas d'ce soir, mais après, vous devrez aller à l'unique restaurant du village."

L'homme parti, Daniel Andworld posa ses valises, ferma la porte, et laissa échapper un grand soupir. Heureusement qu'il n'était pas là pour le plaisir, sinon il se poserait des questions sur sa santé mentale. Qui irait se perdre dans un endroit pareil ? L'affaire qu'il suivait était d'une importance extrême, et ce village était l'aboutissement de longues recherches...
Enfin, il prit une sacoche dans sa valise, s'assit sur le lit - en soulevant un nuage de poussière étonnant - et en sortit un livre à couverture noire. Une simple copie de l'original, qui  pourtant ne le laissait pas d'y être à la fois attiré et dégoùté. Il l'ouvrit spontanément à une page, et s'absorba dans un obscur texte. Celui-ci décrivait un sorte de schéma, de dessin, annoté de petits textes manuscrits à l'encre noire. Andworld ne vit pas le temps défiler. Il posa son livre, s'allongea lentement sans se préoccuper de rien, et laissa ses pensées défiler. Il s'endormit.



 [ En cours d'écriture. Je promet du Mythe Tentaculaire, pour ne pas le nommer par son nom ( Cth****)  pour ceux qui connaissent. ]



Dimanche 21 janvier 2007 à 18:40

Il avanca, d'un pas incertain, vers le centre de la nef. Les notes d'orgues s'envolèrent derrière lui, mais il savait qu'il n'y avait personne qui jouait. Les notes étaient dans sa tête, venant d'un lointain passé. Depuis longtemps révolu.
Le Temps semblait suspendu, il s'était un jour arrêté pour conserver ce lieu de toute atteinte, loin des hommes, loin du monde réel.
Il n'y faisait ni chaud, ni froid. On n'avait pas l'impression de respirer de l'air. La lumière jaune passant par les vitrails ne semblant pas venir du soleil.
Voilà ce que pensait l'homme. Mais d'autres souvenirs venaient effleurer sa conscience.

Avant, quand il n'était pas cet homme. Quand il n'était pas encore conscient de tout ceci. Il vivait alors au présent.
Aujourd'hui, il vit dans le passé. Au sens propre, comme au sens littéral. Il vit dans un éternel passé, cherche à retrouver son monde dans le temps révolu, et ne peut s'empêcher de s'arrêter à tout instant, juste pour entendre quelque chose, pour attendre vainement une sensation familière, un moment à retenir.

L'homme s'assit sur un des seuls bancs intacts. Cette église ne célèbrait un Dieu, tout puissant, mais le Temps, dans toute son imposante grandeur.
L'homme poussa un profond soupir, et sortit une photographie froissée de la poche intérieure de son manteau. Il la fixa longuement, et releva lentement la tête. Oui, de toute évidence, c'était bien là.

Il se remit debout, et se demanda où était l'Objet. Il n'eut pas à chercher longtemps. Au fond, à la place habituel de l'Autel, celui-ci soutenait un socle poli, en marbre noir. L'objet était dessus. Enfoncé, encastré, dans la pierre. Il s'approcha lentement, retenant son souffle. Tout l'Eglise semblait aux aguets.

Il monta les marches lentement, en symbiose avec Elle. Il eut du mal à se retenir de se jetter dessus.
Enfin, il se trouva face à l'Objet. Celui-ci semblait l'appeler, murmurer, ses inscriptions ondulèrent à sa surface, comme reconnaissant l'homme.

Erekosë soupira longuement, et, tout en fixant intensément la lame immense, noire et murmurante qui se dressait devant lui, chuchota :

' Stormbringer, nous nous retrouvons enfin. '

Mercredi 17 janvier 2007 à 9:25

Divine Comédie : Ca ou la Venue de l'Insignifiant Héros

Acte III Scene II

 Ô toi divin Humain, entend l'appel de l'un de tes fils.
Ô homme de tous temps je te nomme,
Ici bas, ton fils t'implore.
Entend mon cri comme une prière,
Et mon hurlement comme une appel de foi.
Je t'implore et espère que tu m'entendra,
Je prie pour que me réponde, cher Père.

Que dis-tu, mon Fils ? Tu m'envoie ton message clair,
Et tu crois que je ne saurais te répondre ?
Que désire ton coeur que je saurais donner ?
Dis moi ce qui te fait envie, et je t'aiderais,
Dis moi ce qui te fait souffrir, et je te soignerais.

Ô mon cher Père, tu es dans de bons jours,
Tu me prodigue de tes conseils,
Tu souhaites m'aider,
Contre le Destin, ton allié et ennemi.
Donne moi ta Force, ta Volonté et ton Amour,
Pour que je puisse lutter contre Ca,
Toi qui l'as créé comme tu m'as créé,
Ta création est en guerre contre ta création,
Et elle t'implore de l'aider, car elle souffre.

Je ne saurais te voir en douleur, mon Fils,
Et je vais faire de mon mieux pour t'aider,
Contre cette création que je ne contrôle plus,
Car chacun de mes Fils l'a en son âme,
C'est lui même qu'il doit combattre alors,
Et c'est en toi même que tu trouveras ton salut,
Au sein même de ton ennemi,
Car tu es ton ennemi,
Et c'est comme ca que sont mes Fils,
Ni Bon, ni Mauvais.
Je leur ai donné les armes pour se défendre,
Mais si je ne puis te donner ma Force,
Mon Amour est avec toi et Ma Volonté est tienne.

Mon Père, tu es un grand Créateur,
Et en cela tu nous surpasse tous,
Nous qui essayons de créer pour te ressembler,
Nous qui essayons de vivre selon ta sagesse,
Je te remercie de me donner la Volonté de Créer
Et l'Amour d'aimer ce que je fais.
La Force de créer est en nous,
Et si Ca détient ma Force,
Pourrais-je peut-être trouver ma Force dans les Autres ?
Peut-être l'Extérieur m'aidera-t-il,
Si je l'aide à comprendre ce qu'il est ?
Si je l'écoute, m'entendera-t-il ?
Je vais créer, comme je créé déjà,
Et je verrais le monde du Dehors,
Comme le Coucher de Soleil et son Lever fuient,
Ce qu'il en adviendra.
Attendons.



Samedi 13 janvier 2007 à 19:20

" Ca fait quoi d'être un Dieu ?
- C'est tripant, c'est même très emmerdant. En effet, quoique tu fasses, y'en a toujours qui vont trouver un moyen de crever.T'auras beau leur dire :' Naaaaan ! Fais pas ça, c'est maaaaal. '
T'es pourtant la parole divine mais le type t'écouteras pas. Il dira : 'Oué, mais justement, si c'est mal, autant que je parte.'
Et toi de lui répondre : 'Ta gueule et vis, connard. Sinon je te bute.'
Là tu te rend compte que tu viens de faire une bourde. Heureusement qu'il n'a pas compris.
- Ainsi tu peux faire face à plein de problèmes ? T'es gentil avec eux et...
- Et ils sont pas reconnaissant du tout. Limite ils te disent qu'ils préfèrent Satan, 'parce que, sérieux, la lumière, c'est sacrément ringard.' Ceux-là, je les laisse tomber. Nan, c'est les jeunes naifs qu'il faut viser. Un peu comme toi, tu vois ? Tu leur fait ressentir que sur un coup de tête, tu peux décider de les tuer ou de les laisser vivre, et ils craindront ta justice. Tu leur montre une fois que tu es faible, et ils t'oublieront. Faut être tout le temps là, et ils croiront en toi, sachant que tu seras là à tous moments de leur vie, même pour les tuer. Ca les rassure de savoir qu'ils ne sont pas si seuls, au fond. Enfin moi je m'en tape, c'est la gloire qui m'intéresse.
- Je vois, je vois... vous ne craignez pas le scandale, Monsieur Dieu.
- Appelle moi maître, je te prie. En effet, je ne le crains pas. A force d'inquisitions, on est pas à ca près, tu sais. Combien d'affaires louches on a pu camoufler... Enfin, oui bref ! Je suis là pour assurer à tous de vivre en paix et toutes ces conneries. L'important, c'est la Puissance, tu vois. Plus t'en as, plus tu l'étale. Un peu comme la confiture.
- Vos paroles resteront gravé dans la mémoire, Monsieur Maître.
- J'espère bien ! Parce que y'a un abruti qui a fait tomber les tablettes déjà. Comment ais-je eu une idée pareille ? Je me suis fait chier à écrire douze commandements.. déjà que les trouver en plus... Tu tueras ton voisin, tu voleras ton prochain, etc...
- C'est pas l'inverse ? Tu tueras ton prochain, tu voleras ton voisin ?
- Ah si, exact ! Merci. Dis-moi, tu m'as été sympathique, tu veux quelque chose ? Être canonnisé, ce genre de choses ?
- Non, je voudrais mourir pour vous.
- Ok ! Trouve-toi un avion, une tour, et fonce. Je dois juste te prévenir que l'Enfer et le Paradis, c'est de la pure invention. Une connerie. Donc, bah... te rate pas avec ton avion. Merci d'être passé. "


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